samedi 30 mars 2013

Esther Inglis, relieuse, calligraphe, écrivaine et traductrice

Esther Inglis (1571-1624) était la fille d'un huguenot enfui en Écosse après la nuit de la Saint-Barthélémy (23/24.8.1572) lors des guerres de religions. Elle est problablement née à Dieppe. "Inglis" est en fait une anglicisation du nom "Langlois".
Voici un article illustré de plusieurs oeuvres d'Esther Inglis dont j'ai surtout retenu les reliures pour changer des oeuvres dessinées, gravées ou peintes.
Néanmoins ce détail est intéressant : sur cet agrandissement d'une ornementation florale, on voit de petit trous qui servaient à Esther Inglis à décalquer ses propres motifs afin de les réutiliser dans d'autres livres et psautiers.


De l'énorme travail qu'elle a fourni pendant sa vie, il nous reste par chance 60 manuscrits ainsi que ces beaux ouvrages de reliure.



 Reliure en velours brun aux armes du prince Maurice de Nassau

Psautier à reliure brodée de perles destiné au prince Henri

10 commentaires:

  1. Le Psautier est magnifique.
    Juste un petit voeu en passant. L'histoire n'a retenu que des oeuvres de femmes "illustres" ayant eu plus ou moins des vie proches de celles des rois et de leurs courtisan(e)s.
    N'existe-t-il pas des femmes "ordinaires" ayant accompli des oeuvres , des exploits , des choses importantes ou généreuses dans le peuple "d'en bas"?
    Je ne suis pas assez calé ( et même pas du tout) en histoire pour savoir où aller chercher.
    Bon week-end Euterpe

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  2. J'ai déjà cité quelques femmes du peuple comme Margarete Renner qui conduisit la révolte des paysans en 1525 et Louise Labé ainsi que quelques poétesses, librairesses, guerrières et bandites (voir le libellé "grande femme du peuple" quoi que je n'aie pas toujours été conséquente avec les libellés).
    Il faut vous dire cependant que plus discriminées que les femmes, ce sont les femmes pauvres. Et cela aujourd'hui comme hier. Si on a déjà du mal à retrouver ce qu'on fait des REINES (l'Heptaméron de la reine de Navarre, par exemple, a été usurpé par un homme à sa mort. Heureusement que sa fille, une autre REINE, s'en est apercu) alors vous pensez bien que les femmes des peuples ont été bien enterrées loin loin. Mais regardez ce que l'on commence à conserver du XXe siècle, vous comprendrez le mécanisme. Il ne restera bientôt que des femmes que l'on aura vu dans l'entourage d'hommes célèbres, compagnes, épouses, filles et encore. Et de ces hommes célèbres, uniquement ceux issus d'une certaine (haute) bourgeoisie. Les outsiders qui ont dénoncé les injustices sociales sont de moins en moins commémorés et connus.
    Mais ne vous en faites pas, je vais parler encore d'autres sortes de bandites, les piratesses, parce que c'était aussi cela le sort des femmes du peuple pour survivre en échappant à la phallocratie : devenir hors-la-loi.

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    1. :D

      Et puis Esther Inglis elle-même n'était pas noble donc ce n'est pas tellement son nom que l'on a conservé mais les petites affaires persos du prince de Nassau, entre autres. Cela dit tous les nobles n'ont pas été d'ignobles monstres non plus. Il y a eu aussi des gens biens parmi eux, en particulier chez les Nassau, les Egmont et les Montgoméry (dont le descendant direct a été le héros du débarquement en Normandie)...même les Valois et les Habsbourg ont compté quelques personnalités chouettes si on considère les femmes...

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  3. Euterpe ça fait deux fois que je mets sous ton billet "Susanna Gaspoel" la traduction-résumé promis de l'article en néerlandais sur elle et rien n’apparaÌt. C'est étrange. Bon,le texte est fort long, c'est peut-être ça...si tu veux écris-moi ou dis-moi comment faire.

    Superbe travail celui d'Esther, merci!

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    1. Oh merci Colo ! Je suis tellement contente que tu y aies pensé !
      Pas de problème, je viens de trouver tes commentaires dans les modérations en attente parce que si un billet est vieux de 14 jours c'est là qu'atterrissent les com's. Du coup, j'ai publié le premier.
      Mille millions de merci, tu es un amour ! <3 Je vais reparler d'elle du coup.

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  4. Magnifique reliure brodée de perles ! L'article de la Folger Shakespeare Library est très intéressant, merci pour le lien.

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    1. Oui, ce lien est fabuleux. J'aime bien aussi toutes ces précisions si exotiques en particulier sur le métier d'enlumineuse et de calligraphe.

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  5. superbe ce que tu nous montres ;o)

    j'ai pensé à toi ce matin puisque Google (l'illustration du jour) met une femme artiste à l'honneur
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Maria_Sibylla_Merian

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    1. Je viens de publier un billet sur le sujet ! Tu penses que j'ai l'oeil à mort sur tout ce qui est commémorations féminines ! C'est d'importance capitale pour moi ! Comment veut-on que les petites filles s'identifient à autre chose qu'à des poupées à l'usage des garcons si on enterre nos talents (dans tous les sens du terme) ?

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