mercredi 21 juillet 2010

Properzia de Rossi, sculptrice




Properzia de Rossi vécut à Bologne vers 1490 et mourut en 1530. Elle fut, en son temps, une célébrité, oui une célébrité comme le furent Lucia et Sofonisba Anguissola, comme le fut Lavinia Fontana ainsi que Maddalena Casulana, etc. Qu'est ce qui peut expliquer qu'elles ne le soient pas restées ?
Properzia étonna le monde non seulement par son art de la sculpture auquel elle fut l'une des rares femmes à avoir accès, mais aussi par sa poésie et sa musique.
Elle se fit d'abord connaître en sculptant des noyaux de pêche. Elle transposa ainsi en miniature chaque étape de la Passion sur un noyau dont elle fit un collier. Les noyaux de pêches sculptés de sa confection sont encore visibles aujourd'hui au Museo Civico de Bologne et un noyau de cerise au musée des Offices de Florence.
Le bas-relief du portail de la chapelle San Petronio à Bologne représentant Joseph et Putiphar (ci-dessus) est sculpté dans le marbre et possède un pendant sur ce même portail représentant la visite de Salomon à la reine de Saba.
La sculpture ci-dessus montre l'amazone Hippolytè aux prises avec Hercule. Elle est exposée au palazzo Vecchio de Florence.
Experte en gravure également, nombre d'oeuvres de Raphael gravées l'ont été de sa main.
Pour les anglicistes un poème dédié à Properzia ici.
Une traduction en francais ici du même poème de Felicia Hemans (1793-1835) qui évoque la fin solitaire et désaimée de la sculptrice. Il se poursuit p. 95.

9 commentaires:

  1. Le poème évoque également la force de la création artistique, le marbre; force qui se dégage des deux illustrations, superbes, que vous avez mises. J'aimerais bien voir le collier de noyaux sculptés...le trouverais-je sur la toile?

    RépondreSupprimer
  2. Magnifique poème avec un beau rythme, presque plus facile à lire que ceux en vieux françois !

    RépondreSupprimer
  3. ça alors, je ne m'en remets pas, des noyaux de pêche !
    merci pour ce portrait, je ne connaissais pas du tout ladite dame.

    RépondreSupprimer
  4. A colo : oui, un bel hommage à la sculpture ! Mais ce n'est pas mon domaine, je le reconnais. J'ai longuement cherché les noyaux (on n'a pu reconstituer le collier) : il n'y a pas de photo sur la toile. Dommage ! J'ai surtout trouvé de très anciens noyaux de pêche sculptés chinois mais ce n'est pas pareil, bien sûr !

    A Hypathie : ben oui, il est du XVIIIe siècle. Par contre, le viel anglois du XVIe n'a rien à envier au vieux francois (pense à Shakespeare) !

    A Artémise : je suis très heureuse qu'elle ait pu te plaire !

    RépondreSupprimer
  5. C'est vraiment un plaisir que de venir lire ton blog. Voir toutes ces femmes "réhabilitées", connaître leur histoire c'est juste jouissif dans notre époque qui veut nous faire croire qu'on a obtenus tous les droits et toutes les égalités et qu'il n'y a eu aucun modèle féminin dans l'Histoire.
    J'avoue que je ne connaissais pas bon nombre des femmes que tu présentes.
    Merci!

    RépondreSupprimer
  6. moi je sculpte les noyaux d'avocats, je dois avoir un peu de sang rossi alors

    RépondreSupprimer
  7. A Alice : je suis ravie de te procurer ce plaisir ! Cela me fait chaud au coeur. C'est tellement révoltant ce mensonge historique qui nous donne à nous femmes du présent l'impression d'avoir eu des ancêtres invisibles ! C'est comme si notre histoire portait un tchador, une burka ou un niqab ou comme on veut appeler cette prison mobile.

    A lili : félicitations ! Cela ne doit pas être plus facile. Sculpter des noyaux ne me semblent pas une mince affaire !

    RépondreSupprimer
  8. Merci pour tout ce que l'on apprend sur votre blog... vous donnez vie aux personnages dont vous racontez l'histoire...

    RépondreSupprimer
  9. A Fille du Midi : merci beaucoup pour cet encouragement ! C'est motivant !

    RépondreSupprimer